Points étho VS développement perso

Aujourd’hui, l’équitation éthologique s’est plus que démocratisée, elle s’éloigne pourtant de l’éthologie au sens propre. Tout une série d’exercices à pied existent pour mieux comprendre son cheval, avoir une meilleure relation, être dans le confort en utilisant « l’inconfort » comme moyen d’apprentissage. La méthode met uniquement le focus sur le cheval. Le cheval doit faire et le cavalier doit lui faire faire.

Cependant, pour améliorer le travail avec son cheval le cavalier doit être capable de se connaître pour être le plus ouvert possible avec son partenaire pour être dans le confort tout le temps.

Qu’est ce que cela vient solliciter chez le cavalier et comment remédier aux freins et blocages ?

Pour se prêter à l’expérience, nous allons reprendre les grands fondamentaux qui avaient été établis par Bill et Tom Dorrance, considérés comme les fondateurs de l’équitation éthologique aux Etats-Unis, et changer de point de vue :

« Et si le cavalier cherchait aussi à mieux se connaître en vu de s’harmoniser avec son cheval ? »

Décryptage des points éthos version développement perso !!

NB – selon Bill et Tom, les fondamentaux reposent sur 10 points

  • APPROCHER
  • COMMUNIQUER
  • ECOUTER
  • DEMANDER ET ATTENDRE
  • DEMANDER ET LAISSER FAIRE
  • ÉQUILIBRE ET RECTITUDE
  • PRÉPARER
  • S’ARRÊTER
  • SÉCURITÉ
  • VISUALISATION

C’est parti !

1 – APPROCHER :

Notre façon d’approcher traduit énormément de signaux visibles et invisibles :

Intentions où découlent l’attitude physique, le positionnement du corps, énergie qui émane de nous et qui reflète notre intériorité.

NB – le cheval utilise ses 5 sens ce qui fait de lui un animal instinctif, prêt pour sa survie ! Il est extrêmement sensible aux énergies véhiculées dans son environnement.

Vous êtes déjà fichés avant même de rentrer en contact avec lui!

Pour être un peu plus conscient de ce nous dégageons énergétiquement, encore faut il reconnaître nos états d’âme lorsque nous nous présentons à lui. Dans quelle humeur sommes nous ? (Joyeuse, tendue, stressé, excité…). Sommes nous en accord avec nos états d’âmes, essayons nous de les cacher, de les refouler ? Si nous essayons de faire bonne figure alors cela va peut être leurrer d’autres cavaliers mais pas le cheval qui tous ses sens en éveil va les capter instantanément !!!

NB – le cheval à la capacité de voir à travers vous, c’est à dire de vous percevoir !

Le cheval, par sa nature sensible va ressentir ce qui n’est pas naturel, fluide chez le cavalier, c’est à dire tous les blocages dues aux émotions qui vont rendre le cavalier « tendu », « mal à l’aise », « crispé », « énervé », « inquiets », « pensif », « triste ». Etre attentif à soi permet de voir son cheval tel qui l’est.

2 – COMMUNIQUER :

Les cavaliers communiquent bien plus qu’ils ne pensent !!! Il y a la parole et principalement la communication non verbale qui représente environ 93% de notre communication. Et voilà un vrai point commun avec les chevaux qui a toute son importance !

Communiquer avec le cheval ne se situe pas dans les mots mais principalement dans l’intention qui vont régir nos attitudes, les gestes.

NB – l’intention est la volonté portée sur une action. Elle est donc énergie et plus votre intention est claire, plus vos gestes seront précis. Ce que nous appelons « être cohérent »

La meilleure façon de communiquer avec le cheval est d’être claire avec soi même, ainsi de s’affirmer dans le calme et l’assurance. Le cheval, comme il le ferait avec ses congénères s’appuie sur un être qui est présent. C’est comme cela qu’il fonctionne dans son milieu naturel.

Comment être clair ? Cela demande d’être cohérent avec soi même et pour cela être attentif à soi, et reconnaître comment vous êtes.

Le cheval ne recherche pas à ce que vous soyez un communiquant hors pair, il vous reconnaît lorsque vous êtes cohérent. Il mâchouille et se décontracte car vous même retrouvez une détente envers vous. Effet instantané !

NB : la cohérence est l’absence de contradictions ! Je suis en accord avec ce qui est là maintenant ! Exprimer sa peur est une cohérence.

Pour bien communiquer, il ne suffit pas juste d’être cohérent, il faut aller plus loin. Osez bousculez vos habitudes et ne rester pas au constat de votre état, cherchez en la cause!

Par exemple, vous souhaitez faire un demi tour à pied avec votre cheval et puis vous lui dites : allez, demi tour avec une voix très forte, un geste brusque qui lui met la tête à gauche…Le cheval va faire. Ou vous prenez des pincettes avec lui, et votre demande n’arrive pas jusqu’au bout et au final vous suivez votre cheval parce qu’il sait mieux que vous.

Alors qu’en pensez vous ? Pourquoi avez vous besoin d’avoir une voix forte ? Qu’est ce que cela traduit chez vous ? S’exprimer et s’affirmer ne veut pas dire parler fort, avoir des gestes brusques et invasifs. Comment aimeriez vous faire différemment ? De quoi avez vous besoin pour être plus juste avec vous même et avec votre cheval? Vous traitez vous vous même de la sorte ?

3- ECOUTER :

Le cheval lui s’écoute à 100% car il est instinctif donc connecté à tous ses sens. Il n’y a aucun filtre entre lui et ses actions puisqu’il est entièrement dans ses sens. Il est là, toujours dans l’instant présent.

Quand est il de vous ? Etes vous en pilotage automatique où prêtez vous attention à ce que vous ressentez réellement ? Etes vous attentif à ce que vous pensez et ce que vous faites ?

Commencez par être plus conscient : Commencer par se poser la question sur son état et apprendre à prendre contact avec vous de l’intérieur en ressentant. Peut être il y aura une peur, un bien être, un inconfort. S’écouter va vous permettre d’être plus en harmonie avec vous même puisque vous accordez de l’importance à ce que vous ressentez et que c’est juste. Vous serez naturellement plus attentif à votre cheval, vous serez moins dans la projection et le risque d’anthropomorphisme s’amoindrit petit à petit.

NB – l’anthropomorphisme c’est d’attribuer au cheval ses comportements ou morphologie humaine.

Exemple : mon cheval pourrait être plus sympa. Mon cheval n’a pas envi…

NB – Projection sur le cheval: le cavalier attribue au cheval un sentiment : qualités, défauts, intentions

Exemples : mon cheval à du courage, il a sauté tous les obstacles. Regarde comme il est fier de lui ! Mon cheval est seul au pré, il me fait de la peine.

4 – DEMANDER ET ATTENDRE :

 

Avant de demander, nous devons regarder comment nous demandons dans les faits. Demander à son cheval nécessite conviction, modulation d’énergie pour trouver le juste équilibre. Comme le cheval, plus nous sommes proches de nos sens, de notre instinct, plus nous avons de facilité à demander. Car de ce fait nous ne nous posons plus de questions. Nous agissons. Nous sommes dans l’instant présent.

Cela va inviter fortement votre cheval à s’engager dans votre demande parce que vous êtes vous même pleinement engagé.

Il y résiste lorsqu’un blocage apparaît chez vous de tout type (peur, appréhension, timidité, anxiété, nervosité) lié principalement au manque de confiance, au manque d’estime de soi et d’oser demander.

Plus vous aurez confiance dans votre demande, plus vous saurez quoi demander, plus vous vous accorderez crédit, plus ce sera ferme et direct. C’est ce qui fait que le cheval n’y trouvera « pas de faille » et coopérera.

Pourquoi demande et attente. Attendre quoi ? C’est l’accompagnement dans la demande qui va aider le cheval en cas de rectification et non l’attente.

En réalité l’attente est une projection du cavalier faite sur son cheval. L’attente n’existe pas pour le cheval. Dans sa nature, il n’attend pas, il avance pour se nourrir. Il n’attend pas non plus le prédateur.

Le cavalier lui à tout un tas d’attentes envers son cheval. « Je veux que mon cheval fasse comme ceci où cela, qu’il n’ai pas peur, qu’il soit comme ceci et comme cela »

Si le cheval ne fait pas, alors il faut s’interroger sur ce qui n’a pas marché dans votre demande ? Cela va nécessiter pour le cavalier de travailler sa patience, être suffisamment souple avec lui même pour regarder comment la demande a été faite et se repositionner si nécessaire : plus clairement, plus calmement, plus assuré.

Prendre le temps de refaire différemment permet de ne pas répéter la même erreur qui n’aboutit pas et de travailler sa souplesse.

NB – vous pouvez sentir si votre demande est juste : la réponse de votre cheval sera immédiate, fluide en douceur de même intensité que votre demande.

NB – la fermeté signifie solide, consistant, manifeste de l’assurance

Attention ne pas confondre avec autorité qui est un pouvoir, implique l’autre à obéir, alors que la fermeté invite l’autre à vous suivre car il a 100% confiance ! Votre confiance en vous va permettre à votre cheval d’être rassuré et d’être avec vous.

 A suivre pour les prochaines étapes